Pnigos

Vidéo, 21 min

2018

En 1973, Dominique, une adolescente de la commune de La Machine dans la Nièvre, entame un dialogue avec un esprit frappeur à travers le mur de sa chambre. Un an plus tard, en 1974, après trois siècles d'exploitation, les derniers puits de la mine de charbon située sous la cité minière sont fermés et le dernier mineur remonte à la surface.

Le film entremêle ces deux événements pour établir un lien de causalité dans une enquête bipolaire mêlant protocoles para-scientifiques, dérives psychologiques et thérapies de groupe. Les différents personnages profitent d'un son déchirant pour passer d'une strate géographique et temporelle à une autre. 

Le silence trompeur de la mine inactive s'apparente à celui d'un théâtre ou d'un cinéma abandonné. Afin de démêler le réel du fantasmé, une équipe de scientifiques tente de capter dans des enregistrements les signatures sonores de ces cavités que l'on imagine docilement creuses. Mais c'est un bonimenteur plutôt qu'un guide qui perd ces scientifiques dans les profondeurs de la Machine.

Il y a cette illusion qu'un bruit ne vient jamais de là où on l'attend, mais d'ailleurs. Dans ce jeu de ventriloque, il n'est pas exclu que Dominique, comme Pantagruel avant elle, soit le théâtre même de son obsession. Quant aux autres participants, ils veulent simplement passer à travers le mur, franchir un seuil. Seuls ou en groupe, ils semblent vouloir échapper à la mémoire traumatique et apprivoiser le passé. C'est un metteur en scène plutôt qu'un thérapeute qui les guide dans ce voyage.

Présentée dans le cadre de l’exposition Genius Loci, CAC Parc Saint-Léger, France

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